Le 21 juin de chaque année, la musique est célébrée un peu partout dans le monde. En Guinée, cette célébration est une occasion propice de faire l’autopsie d’une industrie qui se porte mal, envahie par le clanisme, le plagiât et le mépris. Des réalités qui constitueraient un frein pour l’industrie musicale guinéenne.
La Guinée de Sory Kandian, du Bembaya Jazz National, du Horoya Band, de Camayenne Sofa pour ne citer que ceux-ci, a t-elle la même identité musicale? Non, et cela sans aucun commentaire même si certains artistes essaient tant bien que mal de tenir le flambeau. L’industrie musicale est polluée par un plagiat qui donne à réfléchir sur la véritable originalité musicale guinéenne.
La musique, c’est bien le bruit qui danse à qui sait faire un bon mélange. Le clanisme musical freine naturellement l’élan critique que doit avoir celle -ci pour le bien être du consommateur. La musique est une chaîne et tous les maillons doivent fonctionner. De l’auteur, au compositeur en passant par le beatmaker, l’arrageur, tous doivent travailler avec le plus grand sérieux pour avoir un bon fruit. Mais si tel n’est pas le cas, le marché sera envahit par des conceptions musicales sans aucune originalité.
Reproduire les mêmes Prods sur différentes compositions n’est pas mal en soi mais chez nous c’est devenu un abus. Laissons l’amour aux amoureux et les éloges aux djelis. La musique est d’abord un art avant d’être un métier, et un artiste est un créateur, mais en Guinée nos sonorités et rythmes souffrent, le brassage culturel n’est pas un défaut, mais c’est le déracinement culturel qui agenouille. La musique guinéenne a besoin de se ressourcer afin de lui redonner son authenticité et sa place d’entend.
Abdallah Camara, Journaliste à Evasion Guinée