La Guinée détient sa propre monnaie de plus de 62 ans et n’arrive toujours pas à avoir un succès escompté en matière de stabilité macroéconomie soutenue et durable. Au courant de la fin de l’année 2020, les citoyens se plaignaient et se plaignent toujours de la cherté de la vie et de la dégradation du pouvoir d’achat qui sont provoqués par une sérieuse dépréciation du franc guinéen par rapport aux principales devises étrangères, notamment le dollar et l’Euro ou Le taux de dépréciation est passé de 5,2 % en 2019 à 11,4 % en 2020.
Ce qui a en réalité entraîné une augmentation du taux d’inflation passant d’un chiffre à deux. Soit de 9,7% en 2019 contre 11% en fin d’année 2020. Ce qui a eu pour conséquence, une augmentation vertigineuse des prix sur le marché, notamment le prix des denrées de première nécessité et aujourd’hui le Franc guinéen se négocie jusqu’à 15.000GNF contre un Euro et 13.000GNF contre un dollar en ce mois de Février sur le segment parallèle à Conakry et dans d’autres endroits.
Mais cette situation ne doit pas surprendre puisqu’une économie faible ne pas avoir une monnaie forte et la monnaie en tant que telle, est censée refléter l’évolution de la production nationale mais aussi l’état de santé dans lequel se trouve l’économie nationale, mais tel n’est pas le cas avec l’économie guinéenne, dans la mesure où la production nationale reste très faible pour couvrir la demande intérieure et elle économie n’est pas assez diversifiée.
En effet, Plusieurs facteurs sont à la base de cette dépréciation. Répondant à la main invisible c’est à dire la loi de l’offre et de la demande comme tout produit et service, le franc guinéen perd de sa valeur quand il est injecté sur le marché de change sans un soubassement économique réel. C’est le cas avec le seigneuriage économique (la planche à billet) que le gouvernement continue à pratiquer pour financer ses déficits budgétaires, un facteur qui accroit la masse monétaire sans que cela ne suive l’évolution les fondamentaux de l’économie. notamment, l’émission de deux billets de GNF 20 000 même si ces derniers mois la banque centrale a décidé de retirer un billet de 20.000 sur le marché, mais aussi en circulation des nouveaux billets de GNF 5000, GNF 1000, GNF 500 et GNF 100 auraient eu un impact considérable sur l’offre de monnaie ou la masse monétaire s’est accrue pendant ces 10 dernières années, passée de 10 366 en 2010 á 37209,46 milliards en fin novembre 2020).
Soit un accroissement environ trois fois celle de 2010 avec un taux de liquidité de l’économie qui fluctue entre 27,1% à 30%). Chose qui n’encourage pas la stabilité du taux change et conduit une dépréciation du franc guinéen sur le marché de change puisqu’en cotation à l’incertain lorsque votre taux change augmente votre monnaie se déprécie c’est purement automatique. Bien évidemment les mêmes faits provoquent toujours les mêmes effets, au troisième trimestre de 2020, le Trésor public a enregistré un déficit énorme compensé par les avances monétaires de la BCRG (banque centrale de la république de Guinée).
Or Ceci a un impact sur la dépréciation surtout que c’est corrélé avec la faiblesse de la mobilisation des recettes publiques tant à l’interne qu’à l’extérieure. Par ailleurs, cette dépréciation est aussi due à une faiblesse de la production nationale qui n’arrive pas à satisfaire la demande intérieure et oblige le pays à avoir une consommation extravertie donc encourager une forte importation des produits étrangers, chose qui entraine un déséquilibre au niveau du solde commercial car si les importations sont supérieures aux exportations par ricochet provoque le déficit de la balance des transactions courantes et si le ce solde devient négatif la monnaie va connaitre une dépréciation et même si vous avez des milliers de réserves de change, elles finiront par s’amenuiser.
En réalité, c’est ce qu’on est en train de voir avec notre économie. D’ailleurs je rappelle que ce déficit de la balance des transactions courantes n’est pas conjoncturel, c’est à dire c’est pas coronavirus qui nous a conduit ou ses effets actuels non ce déficit existait bien avant le pauvre coronavirus qui veut être considéré comme le bouc émissaire de la situation que traverse l’économie en particulier la monnaie et autres indicateurs, il faut note que coronavirus n’a fait que corroborer ou enfoncer la situation actuelle.
A mon avis, Ce déficit est de nature structurelle parce que de 2011 à 2020 sur les quatre trimestres de l’année on a toujours eu de façon cyclique des soldes négatifs de la balance des transactions courantes donc ça n’a absolument rien avoir avec coronavirus.
Donc c’est d’interpeler le gouvernement à respecter la discipline budgétaire c’est à dire ne pas faire trop de dépenses extra budgétaire, encourager la production et diversifier l’économie, mais surtout de ne pas considérer le secteur minier comme la vitrine…