Dans un article paru chez jeune Afrique, l’actionnaire principal de la société Marine Contracting & Infrastructures (MCI) Mr Ghassen annonce la signature prochaine d’une concession entre elle et l’Etat Guinéen à travers le Ministre des Mines pour une enveloppe de deux milliards de dollars d’investissement pour la réalisation d’un port, un chemin de fer et une route qui faciliterait l’exploitation minière et le désenclavement du sud et du centre du pays.
Un air de déjà vu et entendu qui nous rappel curieusement le partenariat public privé signé entre l’Etat et la société EGCA-SATRAM. Pour cause, le Directeur Pays de cette société EGCA-SATRAM, est le même Ghassen Knani qui dirige aujourd’hui MCI.
Rappel du film SATRAM de Ghassen Knani
En juillet 2016, dans le cadre d’un partenariat public-privé, une convention pour la réalisation et l’aménagement de 64 hectares sur la Corniche Sud de la Commune de Kaloum a été signée entre l’Etat guinéen représenté par le Ministère d’Etat à la Présidence de la République en charge des questions d’Investissement et du Partenariat Public-Privé, le ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, le ministère de l’Economie et des Finances ainsi que le ministère du Budget et la société EGCA-SATRAM. Le coût des travaux étaient estimés à cent vingt millions de dollars américain (120.000.000 USD).
Malheureusement pour la Guinée, aucun coup de pioche n’aura été exécuté dans le cadre de cette convention. Un an après la signature de la convention en toute pompe, le gouvernement guinéen, par la voix de son Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, menaçait de résilier la convention et de poursuivre EGCA- SATRAM en justice pour n’avoir pas rempli sa part de contrat.
En effet, les dernières années, l’on a assisté à un véritable festival à ciel ouvert animé par des hommes d’affaire peu fiables. Les uns après les autres, ils sont venus nous vendre du rêve, et chaque fois c’était le même scenario. Invariablement, nos gouvernants d’alors leur font bénéficier de leur magnanimité par l’octroi de juteux contrat sur des tapis rouge et puis après silence absolu.
Et le même scenario semble se profiler à l’horizon avec la présence de MCI à l’expo Dubai 2022 qui entend signer avec le nouveau Ministre des Mines un contrat de concession sur le corridor sud. Voulant profiter de l’effervescence autour du l’expo Dubai 2020, MCI semble tenter l’impossible en annonçant ouvertement ces velléités très tôt percé à jour par son ancien partenaire SBG du groupe Monaco Ressources Group (MRG).
Messieurs les repentants de l’état présent à Dubai, sachez que ce sont des promesses mirobolantes faites à la Guinée qui ne seront jamais tenues.
Par contre, soyez avertis, partenaire de MCI un jour, ennuis judiciaires garantis le lendemain et pour toujours.
Cet appel à la vigilance va spécialement :
- Au Ministère des Mines et de la Géologie et à l ’ANAIM, le développement du Corridor Sud n’est pas l’apanage de petites société qui ont prouvé leur échec partout où ils sont passés.
- Aux opérateurs miniers intéressés par l’utilisation des infrastructures du Corridor Sud : les promesses qui vous sont faites ne seront jamais tenues et vous finirez devant les cours et tribunaux.
Le conflit avec son ancien partenaire MRG en fait foi
MCI pour son premier projet en Guinée a signé des contrats de construction de routes minières et d’aménagement d’un port pour l’évacuation de la bauxite du projet Société des Bauxites de Guinée avec des sociétés de Monaco Resources Group (MRG).
Pendant qu’il peine à délivrer dans les délais convenus les tronçons de routes minières, il se proclame investisseur et propriétaire des infrastructures en construction et entame en cette qualité des négociations avec de potentiels utilisateurs. Bien que ne disposant d’aucun titre minier, MCI écrit au Ministère des Mines et se déclare investisseur dans le secteur. MRG découvre stupéfaite la supercherie. Inquiétée par ce comportement inhabituel d’un sous-traitant, MRG rompt les contrats avec MCI d’autant plus que les délais de livraison n’étaient pas respectés.
La résiliation des contrats offre à MCI et à son principal actionnaire Ghassen Knani l’occasion de revenir devant les cours et tribunaux. Pas moins de six actions judiciaires sont déclenchées par MCI (saisies des biens, exécution forcée de contrats, arrêt des travaux …) devant le tribunal de Commerce de Conakry. La multiplicité des affaires judiciaires révèle le manque de fondements juridiques et conduit aux échecs répétés. Toutes les actions déclenchées par MCI finissent indistinctement par un échec.
Comme si ces échecs devant les juridictions civiles et commerciales ne suffisaient pas, MCI, résolument tournée vers les conflits, dépose une plainte avec constitution de partie civile devant les juridictions répressives de Conakry. Dans un amalgame indescriptible, MCI tente de complexifier une affaire qui n’est que trop simple. Objectif : faire prendre au juge pénal des décisions concourant au blocage des activités de la SBG dans le cadre d’une information judiciaire. Cette tentative a également échoué, le juge pénal, gardien des libertés ne pouvant s’autoriser d’adopter ni une interprétation extensive de la loi restrictive des libertés ni une attitude qui ne protège le sacro-saint principe du contradictoire.
MCI, c’est cette entreprise qui n’a rien réussit en Guinée. MCI, c’est cette entreprise qui contraint ses sous-traitants locaux à s’endetter auprès des banques locales pour exécuter ses travaux alors qu’elle se présente comme un investisseur. MCI, c’est plusieurs milliards de dettes auprès des banques guinéennes, auprès de ses fournisseurs et prestataires. Yali Guinée, Leduc, Afrimarine confirmeront. MCI, c’est des chèques sans provisions à ses contractants.
MCI vient une fois encore d’être chassée du site de Dynamic Mining simplement parce qu’elle n’a jamais bien exécuté un contrat.
Ce sont là autant de manquements et d’ennuis judiciaires qui ne devraient pas échapper à la vigilance de nos autorités. A cette heure du bilan social et économique de notre pays, le Président de la République Colonel MAMADY DOUMBOUYA doit être extrêmement vigilant avec les bandits à col blanc. On ne trompera plus les Guinéens en Guinée.
Mariame SYLLA, une observatrice du marché minier Guinéen