Interrogé ce Mercredi 31 Mai 2023, par la rédaction d’investigatorguinee.com sur la durée des 24 mois comme délai de la transition guinéenne, le président du parti Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP), qui est par nature optimiste, déchante cette fois-ci et prédit qu’en étant pragmatique et objectif, sans démagogie que le délai des deux ans acté par les dirigeants actuels ne sera pas respecté.
Le délai de la transition guinéenne validé par la CEDEAO est en marche depuis le 1er janvier 2023. Sauf que le respect de cette durée suscite des inquiétudes au sein des acteurs sociopolitiques. C’est le cas du président de l’alliance pour le changement et le progrès ( ACP ), Dr Ben Youssouf Keita. Dans un langage de vérité estime que les jalons forts ne sont pas exécutés à temps et que politiquement ça coince.
« Visiblement la durée de la transition fixée à deux ans ne sera pas tenue. De manière pragmatique, sans démagogie, elle ne sera pas respectée, parce que la réalité est là. On n’a même pas besoin de faire de calcul algébrique, c’est purement arithmétique. On dit que la transition a démarrée officiellement le 1er Janvier 2023, au moment où vous m’interviewer, nous sommes au 6ème mois déjà et il reste 6 autres pour qu’on rentre en 2024. Dans les 6 mois là, qu’est ce qui a été fait ? qu’est ce qui a été posé comme acte fort nous disant que le chronogramme est en marche et que le délai va être respecté? », s’interrogé- t- il.
Plus loin, le président du parti ACP rappelle les raisons fondamentales qui empêcheront la tenue des élections en 2024, c’est notamment, la non obtention des six mille milliards de francs guinéens que le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation a demandé au près des partenaires.
« Tout recensement, le CNRD à travers le ministère de l’administration a exposé devant les médias nationaux et internationaux la nécessité pour nos partenaires financiers, de débloquer six mille milliards de francs Guinéens (6.000.000.000.000) soit 600 millions de dollars pour l’exécution du chronogramme de la transition en deux ans. Ce n’est pas chose facile en cette période de conjoncture internationale difficile avec la guerre Russie-Ukraine qui polarise l’attention de la communauté internationale, pour qu’une transition comme la nôtre retienne une attention particulière. Avant que les six mille milliards ne soient mobilisés avec ce que nous avons, savez-vous arithmétiquement que nous serons déjà en plein 2024, si d’ailleurs on ne sera pas vers le dernier trimestre ? Je suis pessimiste quant à l’exécution correcte dans le temps des 10 points du chronogramme au regard de ce qui précède. Le recensement de la population et de l’habitat, le recensement à caractère administratif ensuite l’établissement de la nouvelle constitution, son adoption par référendum, la mise en place des institutions, les élections législatives, communales et présidentielles… Non c’est pas possible! objectivement au rythme actuel, le délai est imparti. Soyons très claire, le délai des 24 mois conclu avec la CEDEAO ne sera pas respecté. J’aurai bien aimé être agréablement surpris que les élections se fassent en 2024, c’est mon souhait absolu, mais je reste lucide. Pour nous, c’est une illusion », a-t-il indiqué.
S’agissant de la deuxième raison, le président du Parti ACP constate qu' »il n y a pas de volonté politique réelle, et on trouve tous les alibis pour les besoins de la cause En suite, la communauté internationale ne se presse pas pour mettre la main à la poche. Voyez même le procès du 28 septembre qui est entrain de se dérouler de nos jours ! qu’est ce qu’elle a donné comme fonds, cette communauté ? pourtant ces évènements sont considérés comme un crime de masse intéressant la CPI. Aujourd’hui la communauté internationale a beaucoup de chose à prendre en compte, les guerres en Europe, en Afrique, les tensions en Asie et la morosité économique mondiale, ne sont pas pour faciliter les choses pour nos transitions dans la sous- région », a déploré Dr Ben Youssouf Keita, qui par ailleurs se pose la question, à quelle date le futur président de la République de Guinée prendra les commandes du pays.
« Le nouveau président qui sera élu démocratiquement après le colonel Mamadi Doumbouya sera installé en 2026 », prédit Dr Ben Youssouf Keita président de l’alliance pour le changement et le progrès ( ACP ) de Guinée.
François Lelano 621498176